Guide pratique du maintien de connexion TCP
Version française du TCP Keepalive
HOWTO.
FabioBusattofabio.busatto@sikurezza.orgVersion : 1.0.fr.1.02007-05-04LaurentGauthierAdaptation françaiselaurent POINT mail CHEZ gmail POINT comEricDeschampsRelecture de la version françaiseerdesc CHEZ free POINT frJean-PhilippeGuérardPréparation de la publication de la v.f.fevrier CHEZ tigreraye POINT org1.0.fr.1.02008-05-02LG, ED, JPG
Première adaptation française.
1.02007-05-04FB
Première édition, révisée par TM.
Ce document décrit l'implémentation du TCP keepalive dans le noyau
linux, présente le concept global et détaille à la fois la
configuration système et le développement d'application.
Introduction
Comprendre TCP keepalive n'est pas indispensable dans la plupart des cas,
mais cela peut être très utile dans certaines circonstances. Il vous faudra
posséder quelques notions de base des réseaux TCP/IP et de la programmation
en langage C pour comprendre toutes les sections de ce document.
Le principal objectif de ce tutoriel (HOWTO) est de décrire en détail le
TCP keepalive et de présenter différents cas d'application. Après avoir
débuté avec un peu de théorie, le propos se concentre sur
l'implémentation des routines TCP keepalive dans les noyaux Linux
actuels (2.4.x, 2.6.x), et sur les moyens dont les administrateurs système
peuvent tirer parti de ces routines, avec des exemples de configuration
précis et des astuces.
La seconde partie de ce tutoriel met en jeu l'interface de programmation
proposée par le noyau Linux, et le mode d'écriture des applications qui
implémentent le TCP keepalive en langage C. Des exemples pratiques sont
présentés, et une approche du projet libkeepalive est
amorcée, permettant aux applications de bénéficier par héritage du keepalive
sans modification de code.
Droits d'utilisation
Les droits de ce document, TCP Keepalive HOWTO, sont déposés sous
copyright (c) 2007 par Fabio Busatto. Il est permis de copier, distribuer
et/ou modifier ce document dans le cadre de la Licence de Documentation
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Le code source inclus dans ce document relève de la licence publique
générale (GPL) GNU General Public License, Version 2 ou ultérieure
publiée par la Free Software Foundation. Un exemplaire de la licence
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Remerciements et contributions
Ce travail ne doit à personne que je devrais remercier. Mais il doit à
ma vie, et à mon savoir aussi: donc, merci à chacun m'ayant soutenu,
avant ma naissance, actuellement, ou dans le futur. Sincèrement.
Un merci tout spécial à Tabatha, la femme patiente qui a lu mon travail et
fait les corrections nécessaires.
Commentaires et corrections
Vos retours sur ce document seront les bienvenus. Adressez vos ajouts,
commentaires et remarques à l'auteur à l'adresse mail suivante :
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Traductions
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n'hésitez pas à me contacter. Votre contribution sera la bienvenue.
Langues disponibles :
anglais (document original)
français
Aperçu de TCP keepalive
Afin de comprendre ce que fait TCP keepalive (que nous appellerons
'keepalive'), vous n'avez besoin que d'en lire le nom : keep TCP
alive (maintenir TCP en vie), c'est à dire conserver la connexion TCP.
Cela signifie que vous serez en mesure de vérifier l'état de votre socket
de connexion (appelée aussi socket TCP), et de déterminer si la connexion
est toujours établie ou si elle est rompue.
Qu'est-ce que TCP keepalive ?
Le concept du keepalive est très simple: lorsque vous initiez une
connexion TCP, vous y associez un jeu de chronomètres. Certains de ces
chronomètres ont trait à la procédure du keepalive. Quand la durée
maximale du keepalive est atteinte, vous adressez à l'hôte distant un
paquet sonde de keepalive ne contenant aucune donnée, avec le bit ACK
positionné. Cela est possible grâce aux particularités de TCP/IP,
une sorte de ACK doublé, et l'hôte distant n'aura aucun argument,
puisque TCP est un protocole orienté flux. En retour vous aurez une
réponse de l'hôte distant (qui n'a nul besoin d'implémenter le keepalive,
mais seulement TCP/IP), sans donnée, et le ACK positionné.
Si vous recevez une réponse à votre sonde keepalive, vous pouvez être
certain que la connexion est toujours établie et active sans inquiétude
pour le niveau applicatif. Concrètement, TCP permet de maintenir un flux,
sans paquet, donc un paquet de longueur zéro n'est pas dangereux pour
le programme utilisateur.
Cette méthode est utile car si les autres points distants perdent leurs
connexions (en raison d'un redémarrage par exemple) vous détecterez que
la connexion est rompue, même sans avoir de flux de donnée. Si les sondes
keepalive n'obtiennent pas de réponse, vous pouvez certifier que la
connexion ne peut plus être considérée comme valide et agir en
conséquence.
Pourquoi utiliser TCP keepalive ?
Vous pouvez vivre plutôt heureux sans keepalive, donc si vous lisez ces
lignes, soit vous essayez de comprendre si keepalive est une réponse
possible à vos problèmes, soit vous n'avez rien de plus intéressant à
faire et c'est bien aussi. :)
Keepalive est non invasif, et dans la plupart des cas, si vous avez un
doute, vous pouvez l'activer sans risque d'erreur. mais souvenez vous que
c'est générateur de flux supplémentaire, ce qui peut avoir un impact sur
les routeurs et les pare-feu.
En résumé, utilisez vos méninges et soyez prudent.
Dans la section suivante nous distinguerons les deux objectifs de
keepalive:
S'assurer qu'un hôte distant n'est pas injoignableÉviter une déconnexion due à une inactivité réseau.Vérifier les hôtes injoignables
Keepalive peut être utilisé pour être averti que l'hôte distant est mort
avant qu'il soit capable de vous le notifier. Cela pourrait se produire
en différentes circonstances, une panique noyau ou une interruption
soudaine du processus maintenant la connexion par exemple.
Un autre cas justifiant keepalive pour détecter que l'hôte distant n'est
pas joignable est la défaillance du réseau. Dans ce cas, si le réseau
n'est pas à nouveau opérationnel, vous êtes dans la même situation que
pour la mort de l'hôte distant. C'est dans ces cas de figure que les
mécanismes TCP classiques ne permettent pas de s'assurer de l'état d'une
connexion.
Songez à une simple connexion TCP entre l'hôte A et l'hôte B: il y a
la poignée de main initiale en trois phases, le paquet SYN de A vers B,
le SYN/ACK en retour de B vers A, et le ACK final de A vers B. A ce
stade, nous sommes dans une situation stable : la connexion est établie,
et les données peuvent donc être envoyées sur ce lien. Mais le problème
survient : débranchez l'alimentation de B et instantanément il s'éteint,
sans rien envoyer sur le réseau pour notifier A que la connexion va être
interrompue. A, de son côté, est prêt à envoyer des données, et
n'imagine pas que B est muet. Maintenant rebranchez l'alimentation de B
et attendez que le système redémarre. A et B sont de retour, mais A
présente une connexion toujours active vers B, alors que B l'ignore.
La situation se résout d'elle-même lorsque A tente d'envoyer des données
à B sur une connexion morte, et que B répond par un paquet RST, forçant
A à finalement mettre fin à la connexion.
Keepalive peut vous notifier quand un destinataire devient injoignable
sans risque de faux positif. En fait, si le problème tient au réseau
entre les deux hôtes, le rôle du keepalive est d'attendre un temps pour
tenter à nouveau, adressant le paquet keepalive avant de notifier de la
rupture du lien.
--->--->-------------- SYN -------------->--->--->---|
|---<---<---<------------ SYN/ACK ------------<---<---<---|
|--->--->--->-------------- ACK -------------->--->--->---|
| |
| le système meurt ---> X
|
| le système redémarre ---> ^
| |
|--->--->--->-------------- PSH -------------->--->--->---|
|---<---<---<-------------- RST --------------<---<---<---|
| |
]]>Éviter une déconnexion due à une inactivité réseau.
L'autre objectif utile de keepalive est d'éviter que l'inactivité ne
provoque une déconnexion. C'est un cas fréquent d'être déconnecté sans
raison lorsque vous vous trouvez derrière un proxy NAT ou un pare-feu.
Ce comportement est dû aux procédures de surveillance des connexions
des proxies et pare-feu, qui tiennent un inventaire des connexions qui
les traverse. En raison des limites physiques de leurs ressources, ces
machines ne peuvent conserver en mémoire qu'un nombre déterminé de
connexions. La règle la plus courante et la plus logique est de maintenir
les connexions les plus récentes et de mettre d'abord fin aux connexions
les plus anciennes ou inactives.
Pour revenir à nos hôtes A et B, reconnectons les. Une fois le lien
établi, attendons qu'un évènement se produise pour le transmettre à l'hôte
distant. Qu'en est-il si cet évènement se produit après un long moment ?
Notre connexion a sa propre durée, qui est inconnue du proxy. Lorsque nous
finissons par transmettre des données, le proxy n'est plus capable de les
traiter correctement, et la connexion est rompue.
Puisque le fonctionnement normal est de mettre en tête de liste la
connexion par laquelle transitent des paquets, et de choisir la dernière
connexion de la file quand il faut en supprimer une, le fait d'envoyer
périodiquement des paquets sur le réseau est un bon moyen pour toujours
rester en phase avec un risque minime de suppression.
--->--->---|----------- SYN ------------->--->--->---|
|---<---<---<---|--------- SYN/ACK -----------<---<---<---|
|--->--->--->---|----------- ACK ------------->--->--->---|
| | |
| | <--- connexion supprimée de la table |
| | |
|--->- PSH ->---| <--- connexion invalide |
| | |
]]>Utiliser TCP keepalive sous Linux
Linux intègre nativement le keepalive. Vous devez activer le réseau TCP/IP
pour pouvoir l'utiliser. Vous avez aussi besoin du support de
procfs et de sysctl pour pouvoir
configurer les paramètre noyau au lancement.
Les fonctions impliquant keepalive utilisent trois variables manipulées par l'utilisateur :
tcp_keepalive_time
intervalle entre le dernier envoi de paquet (le simple ACK n'étant
pas considéré comme de la donnée) et la première sonde keepalive;
après que la connexion ait été marquée comme requérant un keepalive,
ce compteur n'est plus utilisé.
tcp_keepalive_intvl
intervalle entre deux sondes keepalive, indépendamment de ce qui
est échangé sur la connexion dans l'intervalle
tcp_keepalive_probes
nombre de sondes non acquittées à envoyer avant de considérer la
connexion perdue et de notifier la couche applicative.
Rappelez-vous que le support du keepalive, même s'il est configuré dans le
noyau, n'est pas le comportement par défaut de Linux. Les programmes
doivent requérir le contrôle du keepalive pour que ses sockets puissent
utiliser l'interface setsockopt. Relativement peu de
programmes implémentent keepalive, mais vous pouvez facilement ajouter le
support du keepalive pour la plupart d'entre eux en suivant les
instructions détaillées plus avant dans ce document.
Configurer le noyau
Il existe deux moyens de configurer les paramètres keepalive du noyau
au travers de commandes utilisateur:
l'interface procfsl'interface sysctl
Nous aborderons essentiellement comment procéder au travers de l'interface
procfs car elle est la plus utilisée, recommandée et la plus simple à
appréhender. L'interface sysctl, particulièrement sous l'aspect de l'appel
système (syscall) sysctl2 et non de l'outil
sysctl8,
n'est là qu'à titre informatif.
L'interfaceprocfs
Cette interface nécessite quesysctl et
procfs soient inclus au noayu, et que procfs
soit monté quelque part dans le système de fichiers
(habituellement /proc, comme dans l'exemple
ci-dessous). Vous pouvez lire les valeurs des paramètres actuels
en listant avec la commande cat les fichiers du
répertoire /proc/sys/net/ipv4/ :
# cat /proc/sys/net/ipv4/tcp_keepalive_time7200# cat /proc/sys/net/ipv4/tcp_keepalive_intvl75# cat /proc/sys/net/ipv4/tcp_keepalive_probes9
Les deux premiers paramètres sont exprimés en secondes, et le dernier
est un nombre simple. Cela signifie que les routines keepalive
attendent deux heures (7200 secs) avant d'adresser la première sonde
keepalive, et en adressent une nouvelle toutes les 75 secondes.
Si aucune réponse ACK n'est reçue après neuf tentatives consécutives,
la connexion est considérée comme rompue.
La modification de ces valeurs est directe : il faut écrire de
nouvelles valeurs dans les fichiers. Supposons que souhaitiez
configurer la machine pour que le keepalive débute après dix minutes
d'inactivité sur le lien, et que des sondes soient envoyées chaque
minute. En raison de l'instabilité de ce brin de votre réseau
et de la faible valeur de l'intervalle, supposons que vous vouliez
augmenter le nombre de tentatives à 20.
Voici comment paramétrer ces valeurs :
# echo 600 > /proc/sys/net/ipv4/tcp_keepalive_time# echo 60 > /proc/sys/net/ipv4/tcp_keepalive_intvl# echo 20 > /proc/sys/net/ipv4/tcp_keepalive_probes
Pour confirmer la prise en compte des nouvelles valeurs, affichez à
nouveau le contenu des fichiers pour vérifier qu'ils présentent bien
les valeurs souhaitées.
Il faut garder présent à l'esprit que procfs manipule
des fichiers spéciaux, et vous ne pouvez pas tout faire sur ces fichiers
qui ne sont qu'une interface vers l'environnement du noyau, non de
véritables fichiers. Testez vos scripts avant de les utiliser et faites
en sorte d'utiliser des modes d'accès simples comme dans les exemples
ci-dessus.
Vous pouvez accéder à l'interface grâce à l'outil sysctl8, en précisant ce que vos voulez lire ou écrire.
# sysctl \> net.ipv4.tcp_keepalive_time \> net.ipv4.tcp_keepalive_intvl \> net.ipv4.tcp_keepalive_probesnet.ipv4.tcp_keepalive_time = 7200
net.ipv4.tcp_keepalive_intvl = 75
net.ipv4.tcp_keepalive_probes = 9
Remarquez que les noms sysctl sont proches des chemins
procfs. L'écriture se fait grâce à l'option
de sysctl8:
# sysctl -w \> net.ipv4.tcp_keepalive_time=600 \> net.ipv4.tcp_keepalive_intvl=60 \> net.ipv4.tcp_keepalive_probes=20net.ipv4.tcp_keepalive_time = 600
net.ipv4.tcp_keepalive_intvl = 60
net.ipv4.tcp_keepalive_probes = 20
Remarquez que sysctl8 n'utilise pas
l'appel système (syscall)sysctl2, mais lit et écrit directement
dans l'arborescence procfs, donc procfs
devra être activé dans le noyau et monté dans le système de fichiers,
comme si vous accédiez directement aux fichiers via l'interface
procfs. Sysctl8 n'est qu'un moyen différent de faire la même chose.
L'interfacesysctl
Il existe un autre moyen d'accéder aux variables du noyau : l'appel
système sysctl2. Cela peut être
utile lorque procfs n'est pas disponible du fait que
la communication avec le noyau est réalisée directement via syscall et pas
au travers de l'arborescence procfs . Il n'existe
actuellement aucun programme qui implémente l'appel syscall
(souvenez-vous que
sysctl8
ne l'utilise pas).
Pour une utilisation détaillé de
sysctl2
reportez vous au manuel (man).
Rendre les modifications persistantes au redémarrage
Il existe différents moyens de paramétrer le système à chaque démarrage.
Tout d'abord, souvenez vous que chaque distribution Linux possède son
propre jeu de scripts d'initialisation appelé par
init8.
Les configurations les plus courantes incluent soit le répertoire
/etc/rc.d/ , soit /etc/init.d/ .
Dans ce cas vous pouvez positionner les paramètres dans un script de
démarrage quelconque, keepalive relisant les valeurs à chaque fois
que ses routines en ont besoin. Donc si vous changez la valeur de
tcp_keepalive_intvl alors que la connexion est
encore active, le noyau utilisera la nouvelle valeur pour continuer.
Les commandes d'initialisation peuvent logiquement être placées en trois
endroits différents : le premier est dans la configuration réseau,
le second dans le script rc.local , habituellement
inclus dans toutes les distributions, et connu comme étant le point de
configuration utilisateur au démarrage. Le troisième point existe
peut-être déjà sur votre système. En revenant à l'outil
sysctl8 , vous pouvez
voir que l'option charge les paramètres du fichier
de configuration /etc/sysctl.conf . Il est fréquent
que votre script d'initialisation exécute déjà sysctl
(un grep sur le répertoire de configuration le confirmera),
et vous n'avez alors qu'à ajouter les lignes dans
/etc/sysctl.conf pour qu'elles soient prises en compte
à chaque démarrage. Pour davantage d'informations sur la syntaxe de
sysctl.conf5,
reportez vous au manuel.
Programmer des applications
Cette section aborde le code nécessaire à l'écriture d'une application utilisant
keepalive. Ce n'est pas un manuel de programmation, et il requiert d'avoir
une connaissance du langage C et des concepts réseau. Je considère que la
notion de socket vous est familière, de même que tous les aspects généraux
de votre application.
Quand votre code requiert keepalive
Les applications réseau ne requièrent pas toutes l'aide du keepalive.
Souvenez vous qu'il s'agit de TCP keepalive. Comme vous pouvez le
deviner, seules les sockets TCP peuvent en tirer parti.
La plus belle chose que vous puissiez faire en écrivant une application est
de la rendre aussi paramétrable que possible, et de ne pas en forcer les choix.
Si vous voulez prendre en compte le bonheur de vos utilisateurs, vous
devriez implémenter keepalive et laisser les utilisateurs décider s'ils
veulent ou non l'utiliser en prévoyant un paramètre de configuration ou
une option de ligne de commande.
L'appel de fonction setsockopt
Tout ce dont vous avez besoin pour que keepalive soit activé sur une
socket particulière est de positionner l'option sur cette socket.
Le prototype de fonction est le suivant:
int setsockopt(int s, int level, int optname,
const void *optval, socklen_t optlen)
Le premier paramètre est la socket, préalablement créée avec
socket2; le second doit être
SOL_SOCKET, et le troisième SO_KEEPALIVE
. Le quatrième doit être un entier booleéen, indiquant que
l'option est active, alors que le dernier est la taille de la valeur
passée précédemment.
Conformément au manuel, le code retour 0
indique le succès, -1 est la valeur
d'erreur (et errno est correctement renseignée).
Il existe aussi trois autres options de socket qu'il est possible de
renseigner en écrivant votre application. Toutes utilisent le niveau
SOL_TCP au lieu de SOL_SOCKET,
et elles prennent le pas sur les variables système pour la socket
courante. Si vous lisez avant d'écrire, les paramètres système seront
retournés.
TCP_KEEPCNT : prend le pas sur
tcp_keepalive_probesTCP_KEEPIDLE : prend le pas sur
tcp_keepalive_timeTCP_KEEPINTVL : prend le pas sur
tcp_keepalive_intvlExemples de code
Voici un petit exemple qui crée une socket, montre que keepalive est
désactivé, puis l'active et vérifie que l'option est réellement positionnée.
#include
#include
#include
#include
#include
int main(void);
int main()
{
int s;
int optval;
socklen_t optlen = sizeof(optval);
/* Creation de la socket */
if((s = socket(PF_INET, SOCK_STREAM, IPPROTO_TCP)) < 0) {
perror("socket()");
exit(EXIT_FAILURE);
}
/* Verifie l'etat de l'option keepalive */
if(getsockopt(s, SOL_SOCKET, SO_KEEPALIVE, &optval, &optlen) < 0) {
perror("getsockopt()");
close(s);
exit(EXIT_FAILURE);
}
printf("SO_KEEPALIVE is %s\n", (optval ? "ON" : "OFF"));
/* Rend l'option active */
optval = 1;
optlen = sizeof(optval);
if(setsockopt(s, SOL_SOCKET, SO_KEEPALIVE, &optval, optlen) < 0) {
perror("setsockopt()");
close(s);
exit(EXIT_FAILURE);
}
printf("SO_KEEPALIVE set on socket\n");
/* Verifie a nouveau son etat */
if(getsockopt(s, SOL_SOCKET, SO_KEEPALIVE, &optval, &optlen) < 0) {
perror("getsockopt()");
close(s);
exit(EXIT_FAILURE);
}
printf("SO_KEEPALIVE is %s\n", (optval ? "ON" : "OFF"));
close(s);
exit(EXIT_SUCCESS);
}
/* --- fin du programme de test KEEPALIVE --- */
]]>Implémenter keepalive sur une application tierce
Tout le monde n'est pas développeur d'application, et tout le monde ne
réécrira pas entièrement une application pour combler le manque
d'une fonctionnalité. Peut-être souhaitez vous ajouter keepalive à une
application existante, et même si son auteur n'a pas considéré cela
important, vous pensez que ce sera utile.
Tout d'abord, souvenez vous de ce qui a été dit précédemment à propos
des cas où keepalive est nécessaire. Ensuite vous devrez affecter les
sockets TCP orientées connexion.
Comme Linux ne fournit pas la possibilité d'activer le support keepalive
via le noyau (les OS de type BSD le permettent souvent), le seul moyen
est d'appeler setsockopt
2
après la création de la socket. Il y a deux solutions:
modification du code source du programme originalinjection setsockopt2 en utilisant
la technique de préchargement de bibliothèqueModifier le code source
Souvenez-vous que keepalive n'est pas orienté programme, mais orienté
socket, donc si vous avez de multiples sockets, vous pouvez gérer
keepalive séparément pour chacune d'entre elles. La première étape
consiste à comprendre ce que fait le programme, la seconde à rechercher
le code pour chaque socket dans le programme. Cela peut être fait en
utilisant grep1, comme suit:
# grep 'socket *(' *.c
Cela vous montrera à peu près toutes les sockets du code. L'étape
suivante consiste à choisir les bonnes : vous ciblez les sockets TCP,
donc recherchez PF_INET (ou AF_INET),
SOCK_STREAM et IPPROTO_TCP (ou
plus communément, 0) dans les paramètres de votre
liste de sockets, et enlevez celles qui ne correspondent pas.
Il existe un autre moyen de créer une socket au travers de
accept2. En ce ce cas, suivez les sockets
TCP identifiées et vérifiez si certaines sont en écoute : si c'est
le cas, gardez à l'esprit que accept2 retourne un descripteur de socket, qui doit être ajouté
à votre liste de sockets.
Une fois les sockets identifiées, vous pouvez procéder aux modifications.
Le patch le plus 'fast & furious' peut consister à simplement ajouter
la fonction setsockopt2
juste après le bloc de création de la socket.
Éventuellement, vous pouvez ajouter des appels supplémentaires pour
modifier les paramètres systèmes par défaut de keepalive. Surtout soyez
attentif au positionnement des vérifications d'erreurs et des handlers
de la fonction, peut-être en recopiant le style du code alentour. Songez
à affecter à optval une valeur non nulle et à
initialiser optlen avant d'appeler la fonction.
Si vous en avez le temps ou pensez que ce serait plus élégant, essayez
d'implémenter complètement le keepalive à votre programme, en incluant
une option de ligne de commande ou un paramètre de configuration pour
laisser à l'utilisateur la liberté d'utiliser ou non keepalive.
libkeepalive: préchargement de bibliothèque
Dans de nombreux cas vous n'avez pas la possibilité de modifier le code
source d'une application, ou bien lorsque vous devez activer keepalive
pour tous vos programmes, tout patcher et tout recompiler n'est pas
recommandé.
Le projet libkeepalive a vu le jour pour
faciliter l'implémentation du keepalive au sein des applications
puisque le noyau Linux ne permet pas de le faire nativement
(comme le fait BSD). La page d'accueil du projet
libkeepalive est disponible à l'adresse
http://libkeepalive.sourceforge.net/
Il consiste en une bibliothèque partagée qui outrepasse l'appel système
socket de la plupart des exécutables, sans aucun besoin de les recompiler
ni de les modifier. La technique repose sur la fonctionnalité de
pré-chargement (preloading) de
ld.so8, chargeur inclus dans Linux, qui
qui permet le chargement de bibliothèques partagées avec une priorité
supérieure à la normale. Les programmes utilisent habituellement l'appel
de fonction socket2 situé dans la
glibc, librairie partagée; avec libkeepalive
il est possible d'encapsuler la fonction setsockopt2 juste après la création, retournant
au programme principal une socket avec keepalive déjà positionné.
En raison des mécanismes utilisés pour réaliser l'appel système,
ce procédé ne fonctionne pas lorsque la fonction socket est compilée
statiquement dans le binaire, comme dans le cas d'un programme lié par
l'option de gcc1
.
Après avoir téléchargé et installé libkeepalive,
vous serez en mesure d'ajouter le support de keepalive à vos programmes
sans être root au préalable, simplement en
initialisant la variable d'environnement LD_PRELOAD
avant d'exécuter le programme. Au fait, le super utilisateur peut aussi
forcer la pré-chargement au travers d'une configuration globale, et
les utilisateurs peuvent choisir de le désactiver en positionnant
la variable d'environnement KEEPALIVE à off.
L'environnement est aussi utilisé pour positionner des valeurs
spécifiques pour les paramètres de keepalive, vous avez donc la
possibilité de gérer chaque programme de façon distincte,
en initialisant KEEPCNT, KEEPIDLE
et KEEPINTVL avant de lancer l'application.
Voici un exemple d'utilisation de libkeepalive :
$ testSO_KEEPALIVE is OFF$ LD_PRELOAD=libkeepalive.so \> KEEPCNT=20 \> KEEPIDLE=180 \> KEEPINTVL=60 \> testSO_KEEPALIVE is ON
TCP_KEEPCNT = 20
TCP_KEEPIDLE = 180
TCP_KEEPINTVL = 60
Et vous pouvez utiliser strace1 pour comprendre
ce qui se passe:
$ strace testexecve("test", ["test"], [/* 26 vars */]) = 0
[..]
open("/lib/libc.so.6", O_RDONLY) = 3
[..]
socket(PF_INET, SOCK_STREAM, IPPROTO_TCP) = 3
getsockopt(3, SOL_SOCKET, SO_KEEPALIVE, [0], [4]) = 0
close(3) = 0
[..]
_exit(0) = ?$ LD_PRELOAD=libkeepalive.so \> strace testexecve("test", ["test"], [/* 27 vars */]) = 0
[..]
open("/usr/local/lib/libkeepalive.so", O_RDONLY) = 3
[..]
open("/lib/libc.so.6", O_RDONLY) = 3
[..]
open("/lib/libdl.so.2", O_RDONLY) = 3
[..]
socket(PF_INET, SOCK_STREAM, IPPROTO_TCP) = 3
setsockopt(3, SOL_SOCKET, SO_KEEPALIVE, [1], 4) = 0
setsockopt(3, SOL_TCP, TCP_KEEPCNT, [20], 4) = 0
setsockopt(3, SOL_TCP, TCP_KEEPIDLE, [180], 4) = 0
setsockopt(3, SOL_TCP, TCP_KEEPINTVL, [60], 4) = 0
[..]
getsockopt(3, SOL_SOCKET, SO_KEEPALIVE, [1], [4]) = 0
[..]
getsockopt(3, SOL_TCP, TCP_KEEPCNT, [20], [4]) = 0
[..]
getsockopt(3, SOL_TCP, TCP_KEEPIDLE, [180], [4]) = 0
[..]
getsockopt(3, SOL_TCP, TCP_KEEPINTVL, [60], [4]) = 0
[..]
close(3) = 0
[..]
_exit(0) = ?
Pour d'autres informations, visitez la page d'accueil du projet
libkeepalive :
http://libkeepalive.sourceforge.net/